Tarass Boulba et le CO2
Taras Boulba et le CO2
Je publie le texte de Taras Boulba parce que j'ai peur que tout le monde ne l'ait pas lu:
Liminarités :
Le CO2 est un gaz à effet de serre, c'est à dire un gaz qui contribue à isoler la Terre de l'Espace en ce qui concerne les échanges thermiques (le soleil chauffe moins, la Terre dissipe moins). Il est composé d’un atome de carbone, carbone qui entre également dans la composition de la Matière Organique, et dans la composition de nombreuses roches, notamment calcaires (CaCO3).
Voyage dans la 4ème dimension (le temps)
En Arctique, Il y a 140 000 ans, la teneur en CO2 dans l'atmosphère était très faible (environ 200 ppmv). Il y a 130 000 ans, soit "seulement" 10 000 après, la teneur était de 290 ppmv, c'est à dire un peu supérieur à celle d'aujourd'hui. Elle a ensuite progressivement baissé pour atteindre de nouveau 200 ppmv il ya de ça environ 20 000 ans, puis de nouveau brusquement augmenté pour atteindre aujourd'hui 290 ppmv (c'est clair?).
Pour faire rapide, on dira que la teneur en CH4 a évolué de la même manière, les pics de température correspondant aux pics de CO2 et de CH4. Ce sont ce que l'on appelle les cycles glaciaires/interglaciaires.
Si l'on pousse le voyage un peu plus loin dans le temps (pour ceux qui osent dépasser le Déluge de Noé), on constate que, probablement, la teneur en CO2 de l'atmosphère de l'Ordovicien (-500 / -430 Millions d'années) et du Jurassique (200 Ma) était respectivement 20 fois et 5 fois supérieure à la concentration actuelle. D'ailleurs, le Cambrien-Ordovicien, comme la période Trias-Jurassique sont connues pour leurs températures élevées (environ 22°C de moyenne mondiale contre 15°C à l'heure actuelle).
Où l'on cherche les raisons
Si l’on s’attache à rechercher les causes des variations de teneur en CO2 dans l’atmosphère (sans disserter sur la corrélation des variations de températures), on admet que la très forte chute de sa concentration qui suit l’Ordovicien (au Carbonifère-Permien, cad vers 300 Ma) est liée à l’explosion du règne végétal continental, et au piégeage du carbone pour constituer la biomasse de ces immenses forêts primaires. La végétalisation de la surface de la Terre a donc généré une chute de la teneur en CO2 atm pour l’amener à des valeurs proches de l’actuel. Voilà une première explication. L’augmentation du CO2 atm au Jurassique est expliquée, selon les auteurs, par les pets des dinosaures herbivores (400 litres par jour et par vache, imaginez un diplodocus…), par l’activité volcanique générée par l’ouverture d’un océan (Téthys), par une diminution de l’activité phytoplanctonique dans les océans, et plein d’autres propositions, toutes plus globales (c'est-à-dire mondiales) les unes que les autres. Au Crétacé, la période qui suit immédiatement le Jurassique, la teneur en CO2 atm a la gentillesse de diminuer de nouveau pour me permettre d’illustrer le rôle du piégeage du carbone par les océans pour la confection des roches sédimentaires (Crétacé = Craie), ainsi que le rôle des variations du niveau marin relatif…
Où l'on se pose des questions en passant
Le charbon et le pétrole que nous utilisons actuellement sont donc constitués du carbone prélevé dans l’atmosphère de l’aire primaire. C’est donc effectivement un surplus de dégazage qui n’aurait sans doute pas été réalisé aussi vite sans l’intervention de l’homme. D’un autre côté, en explosant en 1991, le Pinatubo a éjecté en quelques jours dans l’atmosphère 10 km cube de cendres, CO2, souffre, H2O etc…. La conséquence officielle a été une chute de la température (hiver volcanique). Peut-on expliquer pourquoi lorsqu’un volcan envoie des gaz à effet de serre dans l’atmosphère la température baisse, mais quand c’est l’Homme qui s’y colle, la température augmente ???
La remontée de la teneur en CO2 au cours du Jurassique, bien que moins forte (seulement 5 fois la concentration actuelle) génère une hausse de la température équivalente à celle de l’Ordovicien. Y aurait-il une température seuil au-delà de laquelle on ne peut aller ? Existe-t-il des mécanismes tampons d’autorégulation ? That is the question, comme disait Marlon Brando…
Le principal gaz a effet de serre présent dans l’atmosphère (en quantité et en « efficacité ») est la vapeur d’eau. Or Aman Imam, l’Eau, c’est la Vie et Water is Life. Peut-elle également être la Mort ? Faut-il pendre ceux qui la protègent ?
Où l'on retrouve la théorie du moustique suisse…
Je manque de temps pour développer toute les théories, ni même mon propre avis sur la question du réchauffement climatique. Par contre, j’étais intervenu pour conforter ce cher konk dans ses digressions post-helvètes sur la nature totalement anthropocentriste de l’approche médiatisée des changements climatiques. Les phénomènes géologiques, à l’échelle des temps géologiques comme à l’échelle journalière, sont évidemment beaucoup plus efficaces pour modifier le climat que nos pauvres pots d’échappements, fussent-ils des milliards. La remontée du niveau marin sur les côtes françaises méditerranéenne est en moyenne de 1mm/an, sans changement notable depuis plus de 6000 ans (peut être même une phase d’accélération autour de 4000 ans BP mais maintenant ça ralentit), ce qui ennoie progressivement le plateau du Golfe du Lion qui était à découvert voilà encore 10 000 ans. Va-t-on incriminer les pets des hommes préhistoriques (qui parait-il mangeaient beaucoup d’escargots) ? Est-ce encore la faute du sus-cité Noé et de son arche à moteur diesel ? La culture du flageolet est-elle un crime contre l’humanité ? Les Sud-Américains doivent-ils être soumis à une taxe pour mangeage de Chili prohibé ?
Où l'on propose une explication du suivisme des scientifiques
Selon de nombreux travaux, en tenant compte de la cyclicité des glaciations qui fonctionne depuis le début du Quaternaire (1 800 000 ans), la théorie aurait voulu que nous abordions une période de refroidissement climatique. Ce qui ne semble pas être le cas à l'échelle biséculaire. Lorsque les lobbies politico-financiers ont accaparé cette affaire de réchauffement climatique pour la monter en épingle, de nombreux scientifiques ont suivi simplement parce que,1/ l’alibi scientifique était donné par cette divergence entre prédiction théorique et observations/mesures, et 2/ parce qu’en tant que chercheur fonctionnaire, et comme tous les gens de mon espèce, l’état m’octroie allègrement (le terme est voulu) 1000 euros par an (en plus de mon salaire pas mirobolant) pour faire de la recherche (ce qui paye à peu près les timbres, les photocopies, le téléphone et le chauffage). Alors lorsqu’une petite poule aux œufs d’or comme celle-ci se présente, comme toute espèce qui cherche à survivre, le chercheur-fonctionnaire est prêt à vendre son âme…
Si vous saviez a quel point j’attends inondations, séismes ou raz-de-marée…
PS : pour les feux de tourbières, ce sont surtout des gaz qui brûlent, et effectivement ça peut durer longtemps, selon les variations saisonnières (saison des pluies....). Un feu de forêt transforme du Carbone organique en CO2 atm, et un arbre peut ne pas être dégradé entièrement une fois mort (cf le charbon). La photosynthèse permet la transformation du CO2 atm en biomasse (exemple la formule de la cellulose est C6H10O5, soit 6 atomes de carbone pour faire une molécule de Cellulose...)